Le village d’Idohu, situé dans le territoire d’Irumu en province de l’Ituri, a été une nouvelle fois la cible d’une attaque meurtrière attribuée aux rebelles ADF dans la nuit du mardi au mercredi 9 décembre 2025.
Selon les premiers éléments recueillis, l’assaut a coûté la vie à quatre civils, confirmant encore une fois la fragilité sécuritaire qui pèse sur cette partie de la République démocratique du Congo.
D’après Christophe Munyanderu, défenseur des droits humains sur place, l’attaque a débuté aux environs de 20 heures locales, plongeant les habitants dans une situation de panique généralisée, avec des coups de feu nourris résonnant dans tout le village.
Parmi les victimes figure un nourrisson âgé de trois mois, mortellement fauché par une balle perdue, un fait qui illustre la brutalité aveugle de ces incursions répétées.
Dans la journée, vers 17 heures, trois hommes qui regagnaient leurs habitations après les travaux champêtres ont été interceptés puis exécutés à la machette par les assaillants, un acte qui porte la signature macabre de ce groupe armé.
Christophe Munyanderu déplore la récurrence de ce type d’attaques, qu’il attribue notamment à la non-prise en compte des alertes lancées par les communautés locales. Selon lui, cette négligence contribue considérablement à la vulnérabilité des populations rurales, souvent abandonnées à leur sort malgré les signaux de détresse répétés.
Il recommande aux forces mutualisées FARDC-UPDF de procéder à un ratissage approfondi de la zone pour traquer les assaillants, estimant que seule une pression militaire constante et mieux coordonnée pourrait limiter l’expansion de ces violences.
Il insiste également sur la nécessité d’un renseignement communautaire renforcé, d’une communication plus rapide et d’une présence militaire adaptée aux réalités du terrain.
Les corps des victimes ont été rassemblés au centre du village, où règnent colère, consternation et un profond sentiment d’abandon. Les familles, plongées dans le deuil, attendent désormais d’organiser les inhumations dans un climat d’extrême tristesse, tandis que les habitants redoutent de nouvelles attaques, faute de mesures dissuasives concrètes.
De nombreux observateurs attirent l’attention sur un fait devenu presque structurel dans cette région, à savoir l’absence de réponses rapides face aux signaux d’alerte, ce qui permet aux ADF de frapper régulièrement et sans grande résistance.
Certains analystes estiment que tant que les opérations conjointes ne seront pas renforcées, tant que l’État ne montrera pas une présence sécuritaire plus robuste et tant que les mécanismes de protection civile resteront limités, la population demeurera exposée à ces tragédies à répétition.
Fabrice Mathe
.jpg "RDC – Sud-Kivu : Le M23 franchit les escarpements de Lwanga, combats violents en cours à Makobola")
.jpg "Sud-Ubangi : Deux morts et deux rescapés grièvement blessés dans un accident de circulation à Sekia")
