Ce mercredi 10 décembre, la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé l’administration américaine à durcir les sanctions visant le Rwanda afin de « restaurer la crédibilité » du processus de médiation mené par Washington.
Son intervention intervient alors que des unités du M23, soutenues par l’armée rwandaise, ont été aperçues dans plusieurs zones d’Uvira, au Sud-Kivu.
Selon les Nations unies, près de 200 000 personnes ont fui leurs foyers ces derniers jours et des dizaines de civils ont perdu la vie dans cette nouvelle recrudescence des violences.
Le 4 décembre dernier, le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame ont validé l’Accord de Washington en présence du président Donald Trump.
Dans la foulée, la ministre congolaise des Affaires étrangères a plaidé pour des sanctions renforcées visant « les personnes haut placées » ainsi que des institutions clés, dont l’armée rwandaise, afin de limiter la capacité de Kigali à acquérir du matériel militaire.
« Washington doit rétablir la crédibilité de son processus par la responsabilisation », a-t-elle déclaré.
« Il ne suffit pas de condamner. Il ne suffit pas d'être préoccupé ou inquiet. On compte des milliers de morts et l'inquiétude n'est pas le sujet. »
Un récent rapport de l’ONU affirme « avec des preuves évidentes » que 6 000 à 7 000 soldats rwandais sont déployés en RDC, une accusation que Kigali continue de nier, soutenant que ses forces sont présentes dans l’Est pour des « mesures défensives ».
De son côté, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a affirmé à Reuters que des sanctions supplémentaires ne mettraient pas fin aux affrontements.
Comme en réponse directe aux accusations de Kinshasa, il rejette la responsabilité de l’escalade des violences sur les autorités congolaises, accusées de ne pas appliquer les accords de paix ni de respecter le moratoire sur les frappes aériennes, un engagement qui aurait été conclu lors d’une rencontre à Washington le mois dernier.
Abdoul Madjid Koyakele
