La nuit du samedi 8 novembre 2025 a été marquée par une spectaculaire évasion à la prison centrale de Kungu, chef-lieu du territoire du même nom dans la province du Sud-Ubangi. Quinze détenus se sont évadés, profitant d'une pluie battante et d'une faille sécuritaire majeure.
Selon les premiers témoignages, des détenus d’une cellule ont brisé la porte avant d’assaillir un policier de garde, qui a été violemment battu et ligoté.
Des tirs de sommation ont été entendus dans le quartier pour tenter de maîtriser la situation, en vain.
Aucune communication officielle n’a été faite jusqu’à présent par les responsables de la prison, et les tentatives d’atteindre les autorités locales sont restées infructueuses.
Conditions de détention jugées inhumaines
Une délégation conjointe du Conseil Territorial de la Jeunesse (CTJ) et du Parlement des Jeunes de Kungu s’est rendue sur place pour évaluer la situation. Leurs constats sont alarmants :
Locaux délabrés et vétustes, favorisant les évasions, Cellules sans portes ni fenêtres métalliques, causant un surpeuplement critique, Manque total d’hygiène, avec une insalubrité extrême et odeurs insoutenables, Prisonniers non pris en charge, nombreux cas d’arrestations arbitraires, Détentions prolongées sans jugement, faute d’un fonctionnement efficace du parquet près le tribunal de paix.
Un phénomène récurrent et ignoré
Cette évasion à la prison de Kungu est la nième enregistrée en l’espace de trois mois, sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise par les autorités compétentes.
Une situation qui met en lumière les failles criantes du système judiciaire et pénitentiaire en RDC.
Cette nouvelle fuite remet en question la sécurité pénitentiaire et la gestion des droits des détenus dans un État de droit. La jeunesse locale appelle à une réforme urgente du système carcéral.
Nestard ESSELE

