Alors que le député Aimé Boji Sangara avait été désigné, jeudi 30 octobre 2025, par la haute autorité de référence de l’Union Sacrée de la Nation (USN) comme candidat unique à la présidence de l’Assemblée nationale, le député national Crispin Mbindule Mitono, élu de Butembo (Nord-Kivu) et membre influent de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi), choisit de tracer sa propre voie.
L’élu, connu pour sa motion ayant conduit au départ de Vital Kamerhe, maintient sa candidature, défiant ainsi la discipline de son camp politique. Ce geste a provoqué un véritable remous dans les rangs de la majorité présidentielle.
Officiellement, Mbindule avait déposé sa candidature dès le 24 octobre 2025 au secrétariat de l’USN. Il affirme que la présidence de l’Assemblée nationale « n’appartient à aucune province » et revendique son statut de candidat de tous les députés, sans distinction d’origine ni de courant politique interne.
Cette posture remet en question la décision de désignation d’Aimé Boji Sangara par le président Félix Tshisekedi, ouvrant la porte à une possible fracture interne au sein de l’Union Sacrée.
La pluralité des candidatures – douze au total – illustre la complexité d’un processus désormais érigé en enjeu d’équilibre géopolitique et partisan.
Le maintien de Mbindule dans la course, en dépit de la ligne officielle, soulève des doutes sur la cohésion du bloc majoritaire et sur le respect de la discipline politique imposée par la haute hiérarchie.
Dans un contexte où la stabilité du parlement conditionne celle de l’exécutif, cette situation pourrait accentuer les tensions déjà perceptibles au sein de la coalition.
Affichant une posture de défiance, Mbindule déclare vouloir « servir, non régner », en appelant à privilégier la compétence à l’appartenance territoriale. Ce langage direct, teinté de fermeté, traduit une volonté de bousculer les codes établis au sein de la majorité.
Ce positionnement politique alimente un débat plus large sur la gouvernance interne de l’USN et sur le mode de sélection des dirigeants institutionnels.
Désormais, tous les regards sont tournés vers le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, autorité morale de l’Union Sacrée, appelé ainsi à arbitrer entre discipline politique et ouverture démocratique.
L’enjeu est de taille : un vote divisé ou une contestation ouverte risquerait d’affaiblir l’unité de la majorité et de fragiliser le fonctionnement harmonieux des institutions.
L’élection du président de l’Assemblée nationale s’annonce donc comme un moment décisif pour l’équilibre institutionnel et la crédibilité politique de la majorité au pouvoir.
Elle marquera un tournant dans la recomposition des alliances au sein du parlement, avec en toile de fond une question essentielle : l’Union Sacrée sortira-t-elle renforcée de cette épreuve de loyauté, ou fracturée par les ambitions individuelles ?
Blaise Abita Etambe.
