Kinshasa, 8 décembre 2025 lors de son adresse solennelle à la Nation devant le Congrès réuni au Palais du Peuple, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a rendu hommage aux victimes des violences qui continuent de frapper l’Est du pays.
Le Chef de l’État a rappelé que la situation sécuritaire dans le Nord et le Sud-Kivu reste préoccupante, marquée par des offensives armées et des violations graves des droits humains.
Il a également insisté sur la nécessité de maintenir la solidarité nationale et de soutenir les familles éprouvées par ces violences.
« Permettez-moi de m’incliner avec vous, devant la mémoire de toutes les victimes des conflits et des violences qui ont, encore cette année, endeuillé nos familles, particulièrement à l’Est de la République. »
Le Président a exprimé « la compassion la plus profonde » de la Nation aux familles endeuillées, aux blessés et aux déplacés, affirmant :
« Votre souffrance ne nous est ni étrangère ni indifférente ; l’État est, et restera, à vos côtés. »
Le Chef de l’État a accusé la coalition AFC/M23, appuyée par l’armée rwandaise, d’avoir lancé une offensive majeure ayant conduit à la prise de Goma et de Bukavu, étendant son contrôle sur de larges parties du Nord et du Sud-Kivu.
Selon lui, cette escalade militaire s’inscrit dans une « entreprise organisée de prédation des ressources naturelles » et de déstabilisation des institutions congolaises. Il a dénoncé de graves violations des droits humains :
« Exécutions sommaires de civils innocents, violences sexuelles érigées en méthode de combat, déplacements forcés de communautés entières arrachées à leurs terres. »
Abordant les récents accords signés à Washington, Tshisekedi a affirmé que la RDC est désormais « de nouveau reconnue et écoutée ».
Cependant, il a accusé Kigali de les avoir violés dans les 24 heures suivant leur signature :
« Au lendemain même de la signature, des unités des Forces de défense du Rwanda ont conduit et appuyé des attaques à l’arme lourde tirées depuis la ville rwandaise de Bugarama, provoquant de lourds dégâts humains et matériels. »
Le Chef de l’État a réaffirmé sa détermination à restaurer la souveraineté territoriale du pays :
« Tant qu’un seul village, tant qu’un seul quartier, tant qu’une seule colline de ce pays restera sous la menace des armes illégales, je considérerai que notre tâche n’est pas achevée. »
Enfin, il a confirmé que les pourparlers engagés au Qatar visent notamment à obtenir le désengagement militaire de l’AFC/M23, dans le cadre d’une solution diplomatique complémentaire aux efforts militaires.
Fabrice Mathe

