RDC : Olivier Kamitatou dénonce « la grande illusion du franc fort » et fustige la politique monétaire du gouvernement

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L’ancien ministre congolais et figure libérale, Olivier Kamitatou, a vivement critiqué la récente annonce de la Banque Centrale du Congo (BCC) sur l’appréciation du franc congolais face au dollar américain.

Dans une publication diffusée sur son compte X (ex-Twitter), il a parlé d’une « grande illusion du franc fort », dénonçant une communication déconnectée de la réalité vécue par la population.

« La Banque Centrale du Congo s’autocongratule : le franc congolais se serait apprécié de 10 % face au dollar. Les technocrates jubilent, les courbes s’aplatissent, les graphiques verdissent. Mais dans les marchés, rien ne change », a-t-il écrit.

Selon lui, cette prétendue stabilité monétaire n’a aucun effet concret sur le quotidien des Congolais :

« Le franc congolais, censé incarner la souveraineté, n’est plus qu’une monnaie de second rang : bon pour payer les impôts, inutile pour acheter un repas. »

Dans la même publication, Olivier Kamitatou met en lumière le manque de politique agricole et d’infrastructures solides, qui pousse le pays à dépendre massivement des importations.

 « En l'absence d'une politique agricole soutenue par le développement d'infrastructures de base, le pays continue de tout importer. La chute du dollar n'est donc qu'un leurre qui fait le bonheur d'une élite prédatrice. »

Pour l’ancien ministre, l’enjeu dépasse la question du taux de change et touche au cœur de la justice sociale.

 « Qu'il soit bien compris que le peuple, lui, ne mange pas des taux de change. Ce qui devait être un instrument de dignité est devenu le miroir d’une injustice sociale. Quand les ventres crient famine, ce n’est pas un taux de change qu’il faut corriger, c’est un système qu’il faut redresser. »

Ce message, largement relayé sur les réseaux sociaux, relance le débat sur la crédibilité des indicateurs économiques publiés par la BCC.

Plusieurs analystes estiment que la stabilité du franc congolais demeure fragile tant qu’elle n’est pas soutenue par une production nationale forte et des réformes structurelles profondes.

La sortie d’Olivier Kamitatou, connu pour ses prises de position lucides et humanistes, intervient dans un contexte marqué par la hausse du coût de la vie et le désarroi des ménages. Ses propos trouvent un écho particulier auprès d’une population qui voit peu de retombées concrètes des performances économiques vantées par le gouvernement.

Abdoul Madjid Koyakele 



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