RDC – Andy Bemba brise le silence : “Notre République est prise en otage par les hommes forts”

Engagé dans la sphère politique du Sud-Ubangi à travers son concept « Sud-Ubangi autrement », Andy Bemba s’affirme comme une voix qui plaide pour un renouveau dans la manière de gouverner.

Porté par une vision moderne et pragmatique, il défend une approche axée sur le développement durable, la responsabilité publique et la mise en avant du progrès collectif au service de l’homme, de la province et de la nation congolaise tout entière.

Dans un message publié le 4 novembre 2025 sur X (ancien Twitter), Andy Bemba a livré une analyse lucide et sans complaisance des blocages qui freinent encore le développement de la République Démocratique du Congo.

Selon lui, le problème réside avant tout dans la culture politique héritée de plusieurs décennies de gestion opaque et d’intérêts personnels.

 « Le véritable frein au développement du Congo, ce sont les “autorités morales”. Une République prise en otage par des hommes forts qui se placent au-dessus de la loi. Aujourd’hui au pouvoir, demain dans l’opposition, ensuite en rébellion armée… », a-t-il déclaré.

L’acteur politique du Sud-Ubangi déplore un système dans lequel le mérite et la légitimité populaire sont souvent étouffés par le clientélisme et les arrangements politiques.

« Les “autorités morales”, invoquant le quota et le seuil, imposent leurs gouverneurs, ministres et députés au mépris de la légitimité populaire. Dans ces conditions, comment espérer un réel progrès national ? » s’est-il interrogé.

Pour Andy Bemba, la reconstruction du Congo passe avant tout par une prise de conscience collective et une refondation morale du leadership. Il rappelle qu’aucune société ne peut prospérer sur des fondements d’injustice et de mépris.

« Mais qu’on se le dise : aucun pays ne s’est jamais développé dans l’injustice, l’inégalité et le mépris. Un peuple frustré, marginalisé et trahi ne construira jamais une nation forte », a-t-il souligné.

Fidèle à son esprit réformateur, l’initiateur de Sud-Ubangi autrement appelle également à une réorganisation du paysage politique national.

Il propose un multipartisme resserré autour de quelques courants cohérents, capable de restaurer la crédibilité et la stabilité du système.

 « Ne serait-il pas temps de repenser notre modèle politique et d’envisager un multipartisme resserré autour de deux ou trois courants cohérents ? » a-t-il suggéré.

Pour lui, la classe politique congolaise, depuis l’indépendance, a globalement failli à sa mission de transformation du pays.

Néanmoins, il garde l’espoir d’un sursaut, à condition que le leadership retrouve son sens premier : servir.

 « Quant au Président Félix Tshisekedi, s’il veut rester fidèle à son image humaniste et surtout dans l’histoire,

il devrait s’entourer de leaders véritablement engagés au service du peuple, animés par l’humanisme, l’abnégation et le sens de la justice », conclut-il.

Au-delà d’une simple critique, le propos d’Andy Bemba s’inscrit dans une démarche de réflexion et de responsabilisation.

Son message, qui résonne au-delà du Sud-Ubangi, interpelle la conscience nationale et invite à repenser le leadership congolais dans une logique de justice, de transparence et de service.

Focus Actualité, observateur attentif de cette dynamique nouvelle, souligne que cette prise de parole illustre une aspiration croissante de la jeunesse politique congolaise à refonder le rapport entre pouvoir et peuple un idéal de gouvernance éthique, au service du développement durable et de la dignité nationale.

Abdoul Madjid Koyakele