Walikale, le 21 octobre 2025 la Commission nationale de contrôle des armes légères et de petits calibres (CNC-ALPC) alerte sur une recrudescence inquiétante des violences dans le territoire de Walikale, en province du Nord-Kivu, à la suite de la circulation incontrôlée d’armes légères.
Dans son rapport circonstanciel du mois d’octobre 2025, la CNC-ALPC dresse un tableau sombre de la situation sécuritaire, marquée par plusieurs incidents meurtriers survenus dans les zones minières et les axes routiers. Cette insécurité persistante serait, selon la Commission, alimentée par la prolifération des armes entre les civils, les milices locales et certains éléments armés non contrôlés.
Le document fait état de plusieurs cas récents, notamment celui de Manyanga Cyprien, abattu par balle alors qu’il revenait d’un site minier proche de Walikale-centre. Les assaillants n’ont, à ce jour, pas été identifiés.
Un autre incident a été rapporté au site minier de Mafilo, dans le groupement Utunda, où une femme a été grièvement blessée par un élément des FARDC, accentuant la méfiance de la population envers les porteurs d’armes.
« Ces événements traduisent les conséquences directes de la circulation incontrôlée des armes et du manque de régulation des porteurs identifiés et non identifiés », indique le rapport de la CNC-ALPC.
Malgré un contexte difficile, les équipes de la Commission ont pu intercepter plusieurs armes et munitions lors des contrôles de terrain.
Selon le rapport, les saisies récentes comprennent :
Trois fusils AK-47 et un SAR 80, interceptés au poste de Loso, à la frontière avec le Maniema ;
Une bombe RPG-6 ramassée à Ndjingala, à environ 45 km à l’ouest de Walikale-centre ;
Deux munitions de calibre 12.7 mm, abandonnées à Mubanda, puis remises volontairement par la population à la CNC-ALPC.
Sur l’axe Bukavu, une femme a également été arrêtée en possession d’effets militaires lors d’un contrôle de routine.
Dans ses recommandations, la CNC-ALPC invite le gouvernement congolais à renforcer les moyens logistiques et financiers de ses antennes provinciales, afin d’assurer un contrôle plus rigoureux des armes circulant dans la région.
Elle appelle également les autorités militaires de Walikale à surveiller de près les mouvements des troupes et leurs armements, pour prévenir tout dérapage ou détournement d’armes vers des groupes non autorisés.
Enfin, la Commission réitère son appel à la collaboration entre les services de sécurité et la population, encourageant les habitants à signaler toute présence suspecte d’armes ou tout comportement menaçant.
L’objectif : restaurer la confiance et renforcer la stabilité dans cette partie du Nord-Kivu, encore meurtrie par une insécurité chronique.
Patrick Malunga.
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