Lubero, Nord-Kivu – La synergie des forces vives ainsi que les nouvelles sociétés civiles du secteur de Bapere et du groupement Manzia exigent le retrait immédiat des éléments de l’UPLC, accusés d’appuyer les rebelles de l’ADF dans leurs exactions meurtrières.
En effet, depuis juin 2024, le territoire de Lubero est plongé dans une spirale de violences ayant coûté la vie à plus de 2 650 civils, principalement dans les localités de Manguredjipa, Katanga-Mukondo, Robinet, Mayeba, Byambwe, Mabyango et Masingi.
Cependant, au-delà des pertes humaines, les conséquences humanitaires sont tout aussi alarmantes : écoles fermées, centres de santé paralysés, villages incendiés et plus de 40 localités totalement vidées de leurs habitants. Une situation jugée « critique » par les acteurs locaux.
Il sied de signaler que, face à cette insécurité persistante, les mouvements de la société civile annoncent plusieurs actions de protestation :
Suspension immédiate du paiement des taxes, dénonçant les multiples barrières illégales érigées par TRANSCOM, la PCR et le SSV.
Arrêt des activités scolaires et académiques, une mesure qui restera en vigueur « jusqu’au départ du dernier élément de l’UPLC », précisent-ils.
Par ailleurs, la société civile appelle le gouvernement congolais à renforcer d’urgence les opérations militaires contre l’ADF-NALU, notamment par l’envoi de troupes supplémentaires et l’amélioration de la logistique opérationnelle.
Elle invite également les députés nationaux et provinciaux du Nord-Kivu à « défendre activement la cause des populations endeuillées ».
Rappelons que, lors d’un point de presse tenu lundi à Ndando, la Synergie des Wazalendo du Front Grand-Nord a fermement démenti toute collusion entre l’UPLC et les rebelles ADF.
Selon son porte-parole, le Colonel Ngavo, ces accusations seraient infondées. Il a, toutefois, invité « tout habitant détenant des preuves » à saisir l’Auditorat militaire afin que « la justice fasse toute la lumière sur ces allégations ».
Une crise sécuritaire qui continue d’alimenter tensions, méfiances et incertitudes dans un territoire meurtri depuis plusieurs années.
Fabrice Mathe Kambale.

