Kinshasa, 11 décembre 2025 la prise d’Uvira par le M23, appuyé par l’armée rwandaise, continue d’alimenter une onde de choc politique au sein de l’opinion congolaise.
Alors que la situation sécuritaire se dégrade dans l’est de la République démocratique du Congo, les critiques visant la gestion du président Félix Tshisekedi se multiplient, notamment dans les rangs de l’opposition.
Selon plusieurs acteurs politiques et analystes, cette nouvelle avancée rebelle met en lumière les limites de la stratégie gouvernementale face à un ennemi régional déterminé et mieux organisé. Dans ce climat tendu, la parole de l’opposant Seth Kikuni s’est démarquée par sa virulence et son ton accusateur.
Dans une publication relayée par Voici of Congo sur X, il charge frontalement le chef de l’État et remet en cause sa capacité à diriger le pays en période de crise.
« Félix Tshisekedi, le nouvel ami de Donald Trump, il n’a que ses yeux pour pleurer. Son bilan politique apparaît désormais au cœur de la crise que traverse la nation. Il a juré de défendre l’intégrité territoriale ;
aujourd’hui, celle-ci recule sous nos yeux. La chute d’Uvira n’est pas un épisode isolé mais l’aboutissement logique d’une gouvernance hésitante, de choix stratégiques contradictoires et d’une incapacité persistante à anticiper les dynamiques régionales. »
Poursuivant son réquisitoire, Seth Kikuni dénonce une présidence qu’il estime déconnectée de la réalité et enfermée dans une atmosphère de courtisanerie.
« Au lieu d’écouter les avertissements et de rassembler les forces vives du pays, Tshisekedi s’est laissé enfermer dans un environnement de flatteries, de courtisanerie et d’illusions politiques.
Résultat : un pouvoir déconnecté du terrain, surpris par chaque crise, toujours en réaction, jamais en initiative. »
Il estime également que le Président tente de compenser ses faiblesses internes par des alliances internationales qu’il qualifie de « politiques de circonstance ».
« Aujourd’hui, alors que la situation se détériore, le commandant suprême apparaît débordé, cherchant désespérément les soutiens de Donald Trump et de l’Émir du Qatar pour compenser l’effondrement de sa propre stratégie.
Ce n’est pas ainsi qu’un État se défend, ni qu’une nation se reconstruit. Une direction politique qui se veut responsable ne se cache pas derrière des alliances de circonstance : elle affronte la réalité, assume ses décisions et protège son peuple. »
Enfin, Seth Kikuni conclut en mettant en cause la responsabilité morale et politique du chef de l’État.
« Face à l’ampleur des failles actuelles, la responsabilité de Tshisekedi est clairement engagée politiquement, stratégiquement et moralement. Il doit en tirer toutes les conséquences et se retirer de la gestion du pays pour incompétence aggravée. »
Cette sortie intervient dans un contexte de crise sécuritaire majeure, où l’offensive du M23 fragilise davantage l’intégrité territoriale de la RDC et accroît les pressions diplomatiques sur Kinshasa, alors que la communauté internationale multiplie les appels à la désescalade.
Abdoul Madjid Koyakele

