Lors de son discours sur l’état de la Nation ce 8 décembre 2025, devant les représentants des deux chambres du Parlement et les autorités tant provinciales que nationales, le Président Félix Tshisekedi a de nouveau promis la réhabilitation des routes nationales, les qualifiant de piliers du développement économique et social du pays.
Mais cette déclaration présidentielle est perçue comme une insulte à la réalité par les populations du Sud-Ubangi, qui vivent un calvaire quotidien sur la Route Nationale N°6 (RN6) reliant Zongo, Gemena et Akula. Cette voie, pourtant stratégique, est totalement dégradée : ornières béantes, boue épaisse, eaux stagnantes de pluie non canalisées, érosions multiples. Le transport y est presque impossible, isolant cette région.
Malgré l'urgence, aucune mention ni promesse spécifique n’a été faite sur la RN6, alors qu'elle est essentielle pour l'approvisionnement, la mobilité et les services de base. Les habitants dénoncent une discrimination territoriale et une injustice flagrante dans la gestion des priorités nationales.
« Le Président parle de routes, mais jamais de la nôtre. Sommes-nous moins Congolais ? », s’indigne un notable de Gemena.
L’indifférence du programme de Tshisekedi à l'égard du Sud-Ubangi soulève de plus en plus de frustrations. Alors que d'autres régions bénéficient de projets visibles, ici, la misère s’approfondit, les véhicules s’enlisent, les produits agricoles pourrissent faute d’évacuation, et les malades meurent avant d’atteindre un centre de santé.
Dans une vidéo récente, le Chef de l'État réaffirme son engagement à moderniser les infrastructures routières pour désenclaver les provinces et stimuler le développement. Pourtant, sur le terrain, les populations du Sud-Ubangi vivent une misère quotidienne, confrontées à une route engloutie par la boue, rongée par les érosions et inondée d’eaux stagnantes sans le moindre système de canalisation.
Cette indifférence criante du programme présidentiel envers la RN6 soulève l’indignation. Ce tronçon est pourtant stratégique mais au lieu d’une réponse concrète, les populations assistent à un silence politique qui ressemble à un abandon pur et simple.
« Nous ne demandons pas des discours, mais des actes. Cette route est notre seul lien avec la vie économique. Aujourd'hui, nous sommes enfermés dans la boue », déplore un habitant de la région.
Face aux pluies diluviennes, aux glissements de terrain, et à l’inaction des autorités, les appels à la réhabilitation de la RN6 se multiplient. Beaucoup y voient une promesse trahie, symptôme d’un déséquilibre dans l’exécution des politiques publiques où certaines provinces, comme le Sud-Ubangi, sont reléguées au second plan.
Ce silence présidentiel face à la situation dramatique de la RN6 est vécu comme une trahison politique. Pour les Sud-Ubangiens, les discours du chef de l’État ne sont que des paroles creuses, bien loin des réalités d’une population oubliée, abandonnée, et piégée dans la boue. Tant que la RN6 ne sera pas réhabilitée, les belles annonces sur la modernisation du réseau routier resteront, pour cette population, de simples slogans sans effet réel sur leur quotidien.
Nestard ESSELE

